vendredi 3 février 2012

Sagot : sortir des sentiers battus

JULIEN SAGOT – Piano Mal

Dix pièces obtuses, impressionnistes, quasi hermétiques, pour le percussionniste de Karkwa, qui n’hésite pas à sortir des sentiers battus et à déjouer attentes et clichés sur ce premier disque pour le moins déroutant.

Tenez-vous le pour dit: y’a rien qui ressemble de près ou de loin à Karkwa sur cet album. Comme si Sagot voulait s’affranchir de la proposition – colossale et pesante – du groupe québécois des années 2000.

Des dix pièces se dégage une noirceur, parfois subtile parfois étalée, des jeux d’ombres musicaux et littéraires – difficile Le Trucifié en ouverture – des explorations électro-acoustiques (S.O.S Panda, qui clôt d’une belle manière ce premier disque) et un univers de cabaret ou s’entrechoquent les chansons décalées.

En toute franchise, Piano Mal n’est pas pour toutes les oreilles. Mais l’auditeur en surdose de pop sucrée régurgitée sur les ondes FM, l’amateur du champ gauche (très très gauche) musical trouveront en ce disque un baume pour leurs canaux auditifs. L’écriture groundée de Sagot, jumelée au talent de ses collaborateurs (Simon Angell et Leif Vollebekk, entre autres) et les rappels à l’univers de Tom Waits (textes tarabiscotés et tordus, thèmes glauques, instrumentation originale…écoutez Une Vieille Taupe pour comprendre) méritent à Piano Mal plusieurs écoutes, au long desquelles les qualités de l’album se révèlent.

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