dimanche 10 juin 2012

Julien Sagot: musique ludique

Pendant que Karkwa est en pause, le batteur Julien Sagot nous transporte dans son univers musical.

Julien Sagot ne s'en cache pas, s'il a décidé de profiter de la pause de Karkwa pour lancer l'album Piano Mal, en février 2012, c'est qu'il ressentait le besoin de se prouver de quoi il était capable en solo, et de savoir jusqu'où il pourrait aller musicalement: « Dans Karkwa, Louis-Jean (Cormier, voix et guitare) et François (Lafontaire, claviers) composent la majorité des musiques et des textes. C'est sûr que c'est toujours possible de composer à trois, mais je trouve que c'est plus difficile. Dans un groupe, ça prend un leader, et il faut mettre beaucoup d'eau dans son vin pour arriver à une certaine unité », dit Julien.

Ainsi, au lieu de prendre des vacances bien méritées après quatre albums et de nombreuses tournées avec Karkwa, le multi-instrumentiste originaire de Paris s'est remis à l'ouvrage, en créant un album aux compositions complexes et intenses, qui nous transporte dans un univers aux influences rock, pop et expérimentale, en plus de faire un petit détour par la chanson française. Tout en lui donnant l'occasion d'exprimer sa personnalité musicale, Piano Mal lui a permis de se retrouver en tant qu'auteur-compositeur-interprète: "Quand on joue dans un groupe, on finit par ne plus trop savoir qui fait quoi. On ne sait plus trop ce qu'on apporte à la musique. Le fait de travailler seul ou avec d'autres musiciens sur différents projets permet de se redéfinir et de se recentrer", estime-t-il.

Rêver en musique

Si en terme pratique il n'a pas trouvé difficile d'assumer les rôles de chanteur, guitariste, pianiste et batteur durant l'enregistrement de Piano Mal, Julien avoue que ce n'est pas aussi facile quand il est sur scène: "C'est un défi de chanter en même temps qu'on joue de la guitare ou du piano et il me reste encore du travail à faire", rit-il. Par contre, alors qu'il s'attendait à ressentir une certaine pression en composant les chansons de son album, ça n'a pas été le cas, peut-être parce qu'il ne s'est pas lancé dans le projet en se disant qu'il devait écrire un disque extraordinaire: "Je me suis donné la permission de faire tout ce que j'avais envie de faire. C'était un gros trip personnel, un beau moment avec des chums musiciens. J'avais commencé à écrire des chansons durant les dernières tournées de Karkwa, de sorte que le moment venu de me consacrer à Piano Mal, j'ai ramassé les morceaux et j'en ai fait un disque."

Par l'entremise de Piano Mal, Julien voulait créer un univers musical ludique. Un univers qui laisse place à l'imaginaire, qui donne le goût de rêver et d'aller sur des sentiers qui ne sont pas nécessairement moulés en fonction des courants musicaux à la mode. Le musicien s'est également rendu compte que l'album se défend très bien sur scène: " C'est sûr que ce n'est pas un album de party, mais j'ai beaucoup de plaisir à le jouer live, à donner vie à la bête", mentionne Julien, qui est content de pouvoir le présenter aux Francofolies: "Et je suis content de le faire avec la gang qui travaille avec moi: Martin Lisotte au piano; Martin Lamontagne de Karkwa à la basse; Joseph Perreault à la batterie et Marc Dionne. Je ne dis pas qu'on va mettre le feu aux Francos, mais je pense qu'on peut créer une ambiance particulière."

Le 10 juin 22h, Scène Desjardins, Espace vert Desjardins, Esplanade de la Place des Arts

Photo: Simone Records

dimanche 3 juin 2012

Sagot : l'hypnotisant "Piano Mal"

Je connaissais Julien Sagot en tant qu’ingénieux percussionniste de Karkwa, mais voilà qu’il se lance dans une carrière solo et, croyez-moi, on ne pouvait demander mieux. Je l’ai entendu chanter à Bouillant de culture il y a quelques semaines et je suis réellement tombée sous le charme de cette voix sensuelle.

On le comparera probablement à Arthur H pour son style parlé/chanté/murmuré qui séduit dès les premières notes. Caressant et envoûtant, ce chant se lie à des paroles évocatrices et poétiques, des textes particulièrement courts, mais efficients, placés avec un réel doigté. Les instrumentations sont brillantes, touffues et elles nous enlacent délicatement dans son univers bar/café enfumé où il nous raconte des histoires (Une vieille taupe, Le Trucifier). Parfois plus rock (Les temps des vendanges), on demeure généralement dans un style plutôt sombre, doux et définitivement introspectif.

Il vaut véritablement la peine d’écouter ce disque avec un bon casque d’écoute, afin de saisir toutes les subtilités de ces arrangements qui sont particulièrement jouissifs. On y saisit tous les détails infinis qui font partie de cette véritable courtepointe musicale que nous tisse Sagot. C’est très beau et on en redemande.

Une écoute à faire au plus vite. Et surtout, on va le voir en spectacle aux Francofolies le 10 juin prochain à 21 h (Scène Desjardins).

Bande à part qualifie l’écoute “d’hypnotisante

Article publié le 3 juin 2012 · Par Myriam sur "Ma mère était hipster"